Posté le 15 mai 2012, modifié le 22 novembre 2014
Les cheveux sont essentiels pour l’apparence physique, et quasiment personne n’est content d’eux : trop secs, trop gras, trop fins…
Et pourtant il ne s’agit pas la de problèmes de cheveux mais de cuir chevelu, et la plupart d’entre eux pourraient être atténués par l’emploi de shampoings adaptés, et plus précisément par l’emploi de tensioactifs adaptés.
Les attentes envers un shampoing sont en général en dehors des limites du raisonnable. Les cheveux ne doivent pas seulement être propres après le lavage mais aussi doux. Ils doivent pouvoir se coiffer facilement, ne pas être chargés en électricité statique. Les cheveux blonds devront être brillants, les cheveux gras purifiés, les cheveux fins volumineux et les cheveux bouclés gainés.
De plus qu’un shampoing ne pique pas les yeux, mousse merveilleusement et se rince facilement, va de soi.
Mais quelle que soit la longueur de la liste des composants d’un shampoing, plus de 90% du produit sont l’eau et les tensioactifs.
5% seulement reviennent aux adjuvants et gélifiants.
Quant aux parfums, colorants, conservateur et principes actifs, ils ne concernent qu’à eux tous que 0,5% à 3%.
Il existent plusieurs tensioactifs et leurs caractéristiques sont différentes : certains sont agressifs, d’autres plus doux, ils lavent mieux ou moins bien, moussent plus ou pas du tout…
Ce sont donc à la fois des détergents (ils lavent), des agents moussants (ils moussent), des agents mouillants (ils permettent aux produits de mieux s’étaler), des agents dispersants (empêchent les particules de s’accumuler au fond de la bouteille) et des émulsifiants (solubilisent les phase aqueuses et huileuses).
Pour faciliter la compréhension, nous allons les classer selon leur chimie et leur potentiel allergène :
La classification présentée n’est qu’une première indication, en réalité, il y a des tensioactifs plus ou moins durs parmi les tensioactifs durs, et différents degrés de douceur dans les tensioactifs doux. Dans la plupart des produits, ces tensioactifs sont utilisés en mélange.
Il est malheureusement impossible de savoir, à partir de la déclaration INCI, dans quelle mesure un shampoing sera irritant ou doux.
Le Cocamidopropyl Bétaine, par exemple, est un tensioactif qui réduit l’effet irritant du Sodium Laureth Sulfate (SLS), mais cela dépend des quantités employées. S’il est présent à hauteur de 80-90% du mélange, l’action agressive du SLS sera nettement diminuée et le produit pourra être qualifié de « légèrement irritant ». En revanche, si il ne représente que 40% du produit, le potentiel irritant est nettement plus important.
Moralité : ce n’est pas parce qu’un tensioactif doux est présent dans un shampoing que celui-ci le sera !
La formation de mousse d’un shampoing ou d’un produit de douche n’a rien à voir avec leur force de lavage. Même un produit qui mousse à peine peut parfaitement nettoyer.
KP WITTERN (chef de développement Beiersdorf – groupe Nivea) l’explique : « La formation de mousse est signe qu’il n’y a plus rien à laver et qu’ils ne reste plus aux tensioactifs qu’à faire des bulles. »
Mais le consommateur, lui, est persuadé qu’un shampoing qui ne mousse pas, ne lave pas bien, et il est difficile de lui enlever cette idée de la tête.
Très irritant et desséchant, c’est le tensioactif classique des shampoings conventionnels car il fait partie des bases lavantes les moins chères du marché.
Son dérivé, le Sodium Laureth Sulfate (SLES), issu d’une réaction chimique polluante appelée éthoxylation est légèrement moins irritant que le SLS.
Bon marché, il est d’origine à la fois végétale et synthétique : le Lauryl est extrait de l’acide laurique, issu de l’huile de coco ou de l’huile de palmiste ; le sulfate, quant à lui, est un composant inorganique.
Du point de vue de sa composition chimique, le SLA correspond aux caractéristiques des cosmétiques naturels et bio. En revanche, son potentiel irritant fait qu’il n’est pas bénéfique pour la peau, c’est pour cette raison qu’il est souvent utilisé en mélange avec le Cocamidopropyl Bétaine.
A noter que dans le cadre d’une certification BDIH, le SLA n’est pas autorisé, mais dans celui cadre d’une certification Ecocert/Cosmebio ou d’une des certifications NaTrue, il l’est.
Attention également aux :
Souvent utilisé en combinaison avec le SLS et le SLA en raison de son pouvoir adoucissant, sa chimie, en revanche ne lui permet pas d’être qualifé de naturel de part son groupement -propyl ne pouvant être obtenu qu’à partir du prétrole.
Ce tensioactif devrait être totalement banni de la cosmétique naturelle ou bio. Pourtant la certification Ecocert/Cosmebio l’autorise. La certification BDIH et une des certifications de NaTrue, quant à elles, ne l’autorisent pas.
Mais aussi :
Ce sont la famille des tensioactifs de sucre. De base naturelle, ils sont obtenus à partir de matières premières d’origine végétale et renouvelables, et se distinguent par leur douceur pour la peau.
On trouve parmi eux :
Encore plus doux et produits à partir d’acides aminés, ce sont actuellement les meilleurs tensioactifs disponible sur le marché mais très onéreux.
Un acylglutamate est environ 8 fois plus cher qu’un laurylsulfate. Et comme le mélange des tensioactifs représente 10 à 15% du volume d’un shampoing, l’emploi de ce type de tensioactif a une répercussion immédiate sur le prix du flacon.
Quelques exemples :
Pour cuirs chevelu secs aussi, des substances lavantes douces constituent le meilleur traitement, car elles nuisent moins à la production de sébum qui tourne au ralenti lorsque la peau est sèche. rreur. Ces derniers contiennent des substances lavantes irritantes qui provoquent, par effet rebond, une production encore plus importante de sébum (le « gras des cheveux). C’est pourquoi, même dans les shampoings pour cheveux gras, seuls les tensioactifs doux devraient être utilisés.
Les marques conventionnelles commencent de s’intéresser au problème : dernièrement Dessange et L’Oréal Paris ont sorti chacun une nouvelle gamme de soins sans sulfates.
Avant eux, The Body Shop (groupe L’Oréal), avait mis l’accent sur les compositions plus saines de leur shampoing et soins capillaires avec la gamme Rainforest, sans sulfates, sans silicones et sans colorants.
En pharmacie également, il est possible de trouver des shampoings sulfates free : Bioderma et Phytosolba par exemple.
Attention tout de même, tous les shampoings de ces marques ne sont pas sans sulfates, lisez les étiquettes !
Enfin, les amateurs de produits naturels ou certifiés bio se tourneront vers Melvita, par exemple, qui utilise exclusivement des bases lavantes dérivées du sucre et des glutamates.
Citons également Logona et Lavera dont les réputations ne sont plus à faire.
Cet article s’est organisé autour des shampoings, mais les tensioactifs sont également présents dans nos gels douche, dentifrices, démaquillants…
En 2 secondes, comment reconnaître les meilleurs ?
Facile ! Retenons que les tensioactifs dérivés du sucre font partie des plus doux, on les reconnaît au mot « glucoside ».
Encore plus doux mais plus chers, les acylglutamates sont quant à eux repérés par le mot « glutamate ».
Bonjour !!
Super article !!
Dernièrement, j’ai mélangé de l’huile d’olive, du sucre et du citron à mon shampoing, avant de l’utiliser.
Résultat : mes cheveux n’ont jamais été aussi doux, directement après un shampoing !!
Est-ce dû à l’ajout d’huile et de sucre ???
Top l’idée de rajouter de l’huile et du sucre dans le shampoing ! ça peut être une bonne astuce pour atténuer l’effet asséchant des sulfates et ça peut faire du bien au porte monnaie plutôt que d’acheter des shampoings à base de tensio doux plus cher, non ?
Je ne vois aucun inconvénient à rajouter des ingrédients dans son shampoing à part peut être celui de modifier l’émulsion. Je vous conseille plutôt d’ajouter directement dans votre main et de mélanger à ce moment la on ne sait jamais.
Par contre le fait d’ajouter du sucre ou de l’huile adoucira peut être la formule, mais si votre shampooing contient des sulfates l’effet irritant sera au mieux atténué mais pas supprimé
L’idée est bonne, en tout cas cela ne coute rien d’essayer !
Bonjour et merci !
c’est possible oui, en partie : le sucre adoucit et le citron de part son pH acide referme les écailles des fibres capillaires.
C’est pour cette raison que l’on conseille souvent de diluer 2 cuillères à soupe de vinaigre de cidre dans 1L d’eau et de l’utiliser en dernière eau de rinçage. Cela aide à adoucir et faire briller les cheveux
Super article, très simple à comprendre. Je m’intéresse de près à tout ça en ce moment et ton blog m’aide bien à y voir clair
Génial ! merci pour ce résumé limpide et efficace, je me tirais les cheveux pour chercher ce genre d’explications, chose faîte, je vais pouvoir chercher et choisir au mieux des produits capillaires et autres notamment pour mes filles métisses aux cheveux crépus qui sont très exigeants et fragiles.
merci beaucoup !
l’article date de quelques mois maintenant, les produits présentés ne sont plus forcément d’actualité. Il faudra que je me penche dessus afin de le réactualiser