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Faut-il faire la chasse à l’alcool dans nos cosmétiques ?

  • On le trouve dans nos crèmes hydratantes, nos shampoings, nos déodorants, nos lotions…
    bref, l’alcool est présent dans la plupart de nos produits de beauté et d’hygiène, qu’ils soient bio ou conventionnels.

    De ce fait, n’est-il pas légitime de se demander si sa réputation d’ingrédient desséchant et irritant est réellement fondée ?

    Pourquoi de l’alcool dans nos cosmétiques ?

    L’alcool joue un rôle important dans la conservation des cosmétiques car ses propriétés anti-bactériennes en font un conservateur de choix dans les cosmétiques bio.

    Dans les lotions visage, il est prisé pour ses qualités astringentes et l’effet « frais » qu’il procure ; dans les déodorants, il contribue à l’effet désodorisant.

    Mais vous allez voir que les propriétés des alcools ne se résument pas à ces 3 exemples…

    Plusieurs types d’alcools

    L’argument principal retenu contre l’alcool ? Son effet irritant et desséchant.

    Or ceci n’est pas valable pour tous les alcools, car certains ont exactement l’effet inverse (à savoir émollient et protecteur), ce sont les alcools gras.

    Les mauvais alcools

    INCI : Alcohol ou Alcohol Denat.
             Isopropyl alcohol (Isopropanol ou alcool isopropylique)

    Ces alcools de forme liquide sont très utilisés en tant que solvants et conservateurs de part leurs propriétés antimicrobiennes.
    De petite taille (poids moléculaire faible), ils sont volatils et sont à l’origine de l’agréable sensation de fraicheur ressentie lors de l’application de certaines crèmes.

    Malheureusement, en s’évaporant ils emportent avec eux une partie de l’eau et des huiles contenus dans notre peau et nos cheveux et provoquent ainsi leur assèchement.

    Au fait !

    Derrière Alcohol Denat. se cache en réalité de l’éthanol dénaturé. Pourquoi dénaturé ? Car l’alcool consommable est soumis à des taxes et le rendre impropre à la consommation est un moyen de contourner ces taxes.

    Problème, les agents dénaturants utilisés (en général des éthers de glycols ou des phtalates) sont fortement allergisants.

Les alcools neutres

INCI : Benzyl alcohol (alcool benzylique)

Utilisé en tant que solvant, conservateur,  parfum à l’odeur suave ou naturellement présent dans certaines huiles essentielles (Cannelle, Jasmin, Ylang-Ylang…) l’alcool benzylique fait partie des 26 substances allergènes dont la présence doit obligatoirement être mentionnée sur l’étiquette.

Les bons alcools : les alcools gras

INCI : Cetyl alcohol (alcool cétylique)
         Stearyl alcohol (alcool stéarique)
         Cetearyl alcohol (alcool cétéarique)
         Lauryl alcohol (alcool laurique
         Myristyl alcohol (alcool myristique)

Essentiellement d’origine végétale (dérivés d’huile de palme ou de coco) mais aussi d’origine synthétique (dérivés du pétrole), les alcools gras sont de bons agents émollients : ils assouplissent, adoucissent et protègent la peau en empêchant son desséchement. Ils s’utilisent en tant que tensioactifs, émulsifiants et co-émulsifiants car ils permettent de stabiliser les émulsions.

Ils sont également très appréciés pour leurs propriétés épaississantes et apportent un toucher onctueux et nourrissant à nos produits de beauté.

Anectode :

Jusqu’à l’interdiction internationale de la chasse à la baleine (1986), le spermaceti de cachalot (ou blanc de baleine) constituait pour l’industrie des cosmétiques, une source majeure de cires et d’alcool cétylique.
Le terme cétylique dérive de baleine (en latin: Cetus) car c’est de leur huile que l’alcool cétylique a été isolé pour la première fois.

Tout est question de dosage

Boire beaucoup d’alcool est dangereux, là-dessus, aucun doute n’est possible. Or d’après les médecins, un verre de vin rouge par rouge s’avèrerait être bénéfique.
En cosmétique comme en alimentation, le principe est le même : tout est question de dosage !

Prenons l’exemple de la glycérine, également présente dans la plupart de nos crèmes de part ses propriétés émollientes et adoucissantes. Pure, celle-ci dessèche la peau. Or à concentration plus faible, elle a un effet positif.

Il en est de même pour l’alcool : à faible dose, il ne dessèche pas la peau.

Une crème hydratante ne contiendra pas la même quantité d’alcool qu’une lotion, en général les pourcentages varient de 10 à 20 % d’alcool.

Lire l’étiquette de votre produit peut vous aider à estimer ce pourcentage : les ingrédients inscrits au début de la liste sont présents en plus grande quantité que ceux inscrits à la fin (à l’exception des substances dosées à moins de 1% qui peuvent être listées dans le désordre).

Sachez également que certaines substances voient leur concentration réglementée, comme par exemple le Benzyl Alcohol qui ne peut être présent qu’au maximum à 1%.

En dessous de 2%, l’alcool s’évapore à l’application. Autant dire que son passage est tellement bref sur la peau, qu’il n’a pas temps de provoquer des réactions. Tout au plus, ressent-on un effet frais, plutôt agréable d’ailleurs…

A retenir :

Vous l’avez compris, ne mettons pas tous les alcools dans le même sac.
Si vous ne deviez retenir que quelques lignes, souvenez vous que les alcools asséchants sont faciles à repérer (Alcohol et Alcohol Denat)  et qu’ils sont à éviter si votre peau est sensible à cet ingrédient ou facilement déshydratée.

Cependant, ne rejetez pas un produit parce qu’il contient de l’alcool dénaturé : un faible dosage ne sera pas forcément irritant (Alcohol ou Alcohol Denat à la fin de la déclaration INCI).

Enfin, retenez qu’il existe de bons alcools (préfixes CetylCetearylStearyl) qui eux vont venir protéger et adoucir votre peau.

Mais ce qui est valable pour l’alcool, vaut également pour d’autres ingrédients de produits cosmétiques prenez en considération le degré de sensibilité de votre peau par rapport à l’ingrédient en question.

Tout le monde n’est pas allergique aux poils de chien, tout le monde n’est pas sensible à l’alcool…

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