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Conservateurs : les alternatives aux parabènes

  • Les parabènes sont régulièrementt au cœur de polémiques, on ne sait plus quoi penser à leur sujet, chaque nouvelle étude venant contredire la précédente – plus vieille de quelques mois seulement.

    Faisons le point sur les conservateurs.Sont-ils indispensables ? Existe-il des alternatives ?

    Pourquoi des conservateurs ?

    Une crème, un lait pour le corps… tout produit fait d’eau et de corps gras, conservé à température ambiante, devient rapidement un milieu de culture idéal pour les bactéries et les levures et les moisissures. Pas vraiment idéal pour un produit de beauté !

    Pour lutter contre cette prolifération, on utilise des conservateurs.
    Seulement il n’existe pas de conservateur non problématique.

    Pourquoi ?

    Le but d’un conservateur est de détruire les micro-organismes, et donc d’être agressif.
    Un conservateur non irritant n’est pas efficace.

    Il n’est pas possible d’éradiquer tous les germes d’un cosmétique, mais ce dernier doit être microbiologiquement stable, c’est à dire sans trop de bactéries à la longue.

    La conservation des cosmétiques conventionnels

    La mondialisation joue un rôle important dans la conservation des produits cosmétiques.
    Si on veut commercialiser ses produits dans le monde entier, on doit respecter les réglementations de ces pays.

    Lors de la conception d’un produit, la préoccupation sera de savoir si on pourra le vendre à l’échelle internationale, avec une marge acceptable, et non de choisir un mode de conservation le plus doux possible.

    Les conservateurs synthétiques les plus utilisés sont également les plus controversés.

    On retrouve parmi eux :

    • les substances halogénées, le plus célèbre étant le Triclosan
    • la famille des aldéhydes comme le formaldéhyde
    • les éthers de glycol comme le phénoxyéthanol…
    • la famille des parabens comme le methylparaben ou le propylparaben

    Les composés organohalogénés

    Les molécules de ce groupe contiennent dans leur formule un halogène, c’est à dire du chlore (chloro), du brome (bromo) ou de l’iode (iodo). Ils ont tous un important potentiel allergique, et peuvent, en pénétrant dans les tissus, se décomposer et provoquer des dommages.

    En 2 mots, ils sont nocifs et polluants.

Ce groupe regroupe les molécules suivantes :

  • Triclosan
  • Methylisothiazolinone
  • Methylchloroisothiazolinone
  • Chlorphenesin
  • Chloroxylenol
  • Iodopropynyl buthylcarbamate
  • Methyldibromo glutaronitrile

Les aldéhydes

Le plus connu d’entre eux, le formaldéhyde (ou formol) est cancérigène par inhalation, allergisant et irritant. Il est interdit dans les spray mais autorisé dans les durcisseurs d’ongles à hauteur de 5% maximum et dans les cosmétiques si sa concentration ne dépasse pas 0,2 % (0,1 dans les produits bucco-dentaires).

Au dessus de 0,5% sa présence doit obligatoirement être mentionnée sur l’emballage.

Les libérateurs de formaldéhyde sont des molécules capables de générer ce formol lorsqu’elles sont en contact avec l’eau : lors de sa fabrication, dans son contenant ou au moment de son application sur la peau.

Tous les libérateurs de formaldéhyde ne libèrent pas les mêmes quantités, ceci est très variable.

Attention aux :

  • Formaldehyde
  • Benzylhemiformal
  • Diazolidinyl urea
  • Imidazolidinyl urea
  • 2-bromo-2-nitropropane-1,3-diol
  • DMDM hydantoin
  • MDM hydantoin
  • Quaternium-15
  • Sodium hydroxymethylglycinate

Les éthers de glycol

Le terme « éthers de glycol » représente en réalité une famille de substances extrêmement diverses. Tout comme pour les champignons, il y a des éthers de glycol dangereux pour l’homme, et d’autres qui ne présentent aucun risque connu.
En cosmétique, on n’utilise que 4 éthers de glycol, dont le phénoxyéthanol, comme solvant ou pour garantir la conservation des produits.

En 2003, l’AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) a conclu à sa totale innocuité et a confirmé en novembre 2005 la sécurité des éthers de glycol utilisés en cosmétique. Cette position a été confirmée par l’INSERM.
Beaucoup estiment qu’il ne s’agit pas d’une garantie suffisante, d’autant plus qu’il est allergène.

Les repérer :

  • phenoxyethanol
  • 2-butoxyethanol
  • 2-(2-butoxyethoxy)-ethanol
  • 2-(2-ethoxy)-ethanol

Les parabènes

Ce sont certainement les conservateurs les plus médiatisés… et ne sont certainement pas aussi mauvais que leur réputation !
Les parabènes, ou esters d’acide parahydroxybenzoïque, peuvent être utilisés seuls ou en mélange.

Toute la famille des parabènes fait partie des batteries de tests européens d’allergènes, mais leur potentiel allergène est faible par rapport à d’autres conservateurs.

L’étude du Dr Darbre reliant cancers et parabènes a été largement décriée et jamais confirmée. 

L’AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) a statué sur l’absence de risque des parabènes à courtes chaînes (Methylparaben, Ethylparaben), elle attend des études complémentaires pour se prononcer sur les risques associés aux Propylparaben et Butylparaben qui pourraient agir en tant que perturbateurs endocriniens.

En mars 2012, le CIR (Cosmetic Ingredient Review) a réaffirmé leur innocuité.

Les plus connus :

  • Methylparaben
  • Ethylparaben
  • Propylparaben
  • Butylparaben
  • Isobutylparaben

Sans parabènes, mais avec de la chimie encore plus agressive

« Sans paraben », la formule est accrocheuse et fait vendre.
Les médias les ont stigmatisé, les consommateurs en ont peur, ont-ils raison ?

Pas vraiment non. Si il n’y a pas de parabènes, comment les produits sont-il conservés ?

Prenons par exemple Nivea et sa gamme Pure and Natural : sans parabènes, sans silicones, sans colorant et sans huile minérale ,nous dit-on.

Un œil sur la déclaration INCI.. et oui effectivement aucun parabène en vue, mais de la Méthylchloroisothiazolinone !

Remplacer des parabènes par des composés halogénés, non ce n’est définitivement pas une amélioration !

Quelques conservateurs à la loupe

Triclosan – Triclocarban

Conservateurs organohalogéné antimicrobien et bactéricides dits à large spectre, c’est à dire efficaces sur un grand nombre de germes. Concentration maximale : 0,3 % Ils sont la capacité de traverser, en proportions importantes, la barrière cutanée et seraient soupçonnés d’être des perturbateurs endocriniens.

Plusieurs cas d’allergie de contact ont été rapportés.

Méthylisothiazolinone – Méthylchloroisothiazolinone

Conservateurs antimicrobiens, organohalogénés, concentration maximale 0,01%
Fortement allergènes.

Phénoxyéthanol

Ether de glycol, de concentration limitée à 1% dans les cosmétiques et généralement utilisé en tant que solvant pour les parabènes.
Fortement allergène.

La conservation des cosmétiques bio

Première possibilité : les conservateurs de synthèse

Un maximum de 5% d’ingrédients synthétiques sont autorisés dans les cosmétiques certifies bio, et la plupart du temps ce sont des conservateurs.
Tous les conservateurs de la cosmétique conventionnelle ne sont pas autorisés, et ces derniers dépendent du label qui les certifie.

Quel standard autorise quels conservateurs ?

BDIHEcocert/
Cosmébio
Nature & ProgrèsSoil AssociationNatrueCosmos
Acide benzoïque

(INCI : benzoic acid)

XXXXXX
Acide sorbique

(sorbic acid)

XXXXXX
Acide salicylique

(salicylic acid)

XXXX
Alcool benzylique

(benzyl alcohol)

XXXXX
Acide déhydroacétique

(dehydroacetic acid)

XXXX
Acide propionique

(propionic acid)

X
Acide formique

(formic acid)

X
Phénoxyéthanol

(phenoxyethanol)

X

Deuxième possibilité : les conservateurs naturels

 Dans ce cas, le peut porter la mention « sans conservateur de synthèse ».Un certain nombre d’ingrédients naturels ont des propriétés antibactériennes, antivirales et antifongiques reconnues.

Cependant, ce sont des ingrédients puissants, et qui dit naturel ne dit pas dénué de toxicité ou de potentiel allergisant.

L’alcool

L’alcool « bio » est issu de la fermentation du blé.
Pour avoir des propriétés conservatrices, il doit être introduit en grandes quantités dans les cosmétiques (15 à 20%).

C’est un mode de conservation totalement naturel, souvent adopté par les marques allemandes (Weleda, Logona, Lavera…).
Associé à d’autres ingrédients naturels tels que les huiles essentielles, l’alcool est un très bon bactéricide.

Cependant, l’alcool, surtout introduit en grandes quantités, a l’inconvénient d’être desséchant. Il n’est donc pas recommandé pour les peaux les plus sensibles.

Les huiles essentielles et extraits de plantes

Les huiles essentielles, en plus de parfumer, possèdent les propriétés attendues d’un conservateur.

Attention cependant, quasiment toutes les huiles essentielles contiennent un ou plusieurs des 26 allergènes répertoriés, et parfois dans des quantités importantes.

Un exemple de conservateur naturel : l’extrait de pépins de pamplemousse (EPP).

Les cosmétiques sans conservateurs

Il est également possible de développer des cosmétiques sans conservateurs.

Le cas le plus simple est la cosmétique sans eau : ces produits ne sont composés que de corps gras : huiles, beurres et baumes. Et sans eau, pas de bactéries ! Pour augmenter leur durée de vie, ces produits contiennent des antioxydants, le plus connu étant la vitamine E (INCI : Tocopherol).

Cependant, la cosmétique sans eau limite les possibilités de formules : pas de crèmes, ni de laits, et encore moins de lotions toniques !

D’autres entreprises ont développé des procédés sans conservateurs, brevetés, tout en utilisant des phases aqueuses dans leurs cosmétiques.

C’est le cas par exemple d’Avène et son système de fermeture D.E.F.I qui garantit le maintien des formules en parfait état de stérilisation tout le long de leur utilisation.

Avène innove donc avec une crème et un nettoyant sans aucun conservateur, spécialement dédiée aux peaux sensibles et réactives.

La durée de vie d’un cosmétique

Deux types d’information peuvent être présentes sur l’emballage de votre produit cosmétique :

  • « A utiliser de préférence avant »

L’emballage indique clairement une date limite d’utilisation.
ex. : décembre 2010

  • Le logo du pot ouvert

Le symbole, un petit pot ouvert, apparaît avec une durée en nombre de mois à ne pas dépasser après ouverture du produit.
Ex : 36 M

En Europe, ce logo pourrait être remplacé à l’avenir par un sablier mais ceci est peu probable. En effet, les fabricants désireux d’exporter leurs produits en Asie ou aux Etats-Unis où ce sigle n’est ni reconnu ni accepté, continueront d’utiliser l’indication de la date de conservation actuelle.

Enfin sachez que le maquillage est également soumis aux règles de la conservation.

Estimations de conservation :

  • Les produits sans eau : poudres, fards à paupières, khol et blush : 2 ans
  • Les produits avec eau : eye liner liquide, fond de teint : moins d’un an
  • Les produits gras : rouge à lèvres, gloss : 1 an environ
  • Mascara : 6 mois environs

Comment optimiser la conservation des cosmétiques ?

Quelques précautions simples, pour limiter la prolifération de micro-organismes dans vos produits cosmétiques :

  • Notez le jour d’ouverture de votre crème sur l’emballage
  • Refermez bien vos produits cosmétiques après usage
  • N’exposez pas vos produits cosmétiques à la lumière vive
  • Évitez les sources de chaleur : radiateur, vitre au soleil, plage arrière d’une voiture, etc.
  • Privilégiez les flacons en tube ou mieux encore, les flacons air-less.
    Si vous utilisez des pots, éviter de plonger vos doigts à l’intérieur, et utilisez une petite spatule propre.

Si vous êtes sensibles, soyez particulièrement vigilants à vos mascaras et autres produits pour les yeux. Ne les prêtez pas, la muqueuse oculaire est très fragile !

 Enfin ne dépassez pas la date de péremption des crèmes solaires. Passée cette date, leur efficacité n’est plus garantie.

Le mot de la fin…

Nous l’avons vu, chaque matière à effet conservateur a ses avantages et ses inconvénients et il est difficile de trouver un cosmétique donc la formulation serait parfaite.
De plus un conservateur idéal pour une peau ne l’est pas forcément pour une autre.

Cependant, on peut tout de même repérer certains conservateurs fréquents ayant les plus grands risques potentiels.

Tout en haut de la liste des substances problématiques, on retrouve les composés halogénés (cherchez les préfixes -iodo, -bromo, -chloro) puis les libérateurs de formaldéhyde (formaldehyde,DMDM hydantoin et MDM hydantoin).

Les conservations un peu moins dures, quant à elles, sont assurées par le phénoxyéthanol et les parabènes.

La méthode la plus douce plus utilise les huiles essentielles, l’alcool et certains acides carboxyliques.

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